Pourquoi aimer les maths ?
les maths sont belles
"Lorsqu’il fait grand jour, les mathématiciens vérifient leurs équations et leurs preuves, retournant chaque pierre dans leur quête de rigueur. Mais quand vient la nuit que baigne la pleine lune, ils rêvent, flottant parmi les étoiles et s’émerveillant au miracle des cieux. C’est là qu’ils sont inspirés. Il n’y a sans le rêve ni art, ni mathématiques, ni vie" |
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les maths sont ludiques
"Il y a quelques années, après une conférence, quelqu'un me dit: "Vous semblez toujours lier mathématiques et amusement...". Je fus inspiré de lui répondre: "Si ce n'était pas amusant, pourquoi en ferions-nous ?" |
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les maths sont vivantes
"La vie n'est bonne qu'à étudier et à enseigner les mathématiques." |
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les maths donnent du plaisir
"Arithmétique, algèbre, géométrie, trinité grandiose ! triangle lumineux ! |
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les maths sont magiques
"La science, dans ses résultats, est plus magique que la magie: c'est une magie à preuves !" |
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les maths sont intuitives
"Si je crois à l'inspiration ? Mais bien sûr ! Je crois même que tous les hommes sont inspirés. Ca s'appelle intuition." |
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les maths sont "inutiles" - quel bonheur!
"Les mathématiques sont la poésie des sciences." "Les mathématiques ne sont pas une moindre immensité que la mer." |
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Parenthèse dans une époque marquée par le triomphe de l'utilitarisme, profitons d'une activité "inutile"! Les matheux tissent souvent des liens avec d'autres activités humaines parfois elles-aussi qualifiées « d' inutiles », ce qui les rend d'autant plus sympathiques... |
les maths sont en lien profond avec la psyché humaine
"L'essence des mathématiques, c'est la liberté." Georg Cantor |
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les maths sont un langage universel (le seul?)
"Le grand livre de la nature était écrit dans la langue des droites, des cercles, la langue de la géométrie et des mathématiques. Les mathématiques sont le langage de l'Univers." |
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les maths nous disent d'où nous venons, donc un peu qui nous sommes
"La connaissance des solides de Platon appartient au même plan que l'Odysée d'Homère, les sonates de Beethoven ou les statues de l'île de Pâques au patrimoine culturel de l'humanité" |
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Les chiffres indiens, la numération mésopotamienne, la démonstration grecque, l'algèbre arabe, le raisonnement de Descartes, le calcul infinitésimal de Newton et Leibnitz, les infinis de Cantor, ... sont notre histoire et font que nous sommes aujourd'hui ce que nous sommes. |
certains outils maths utiles à tous
"Il y a trois sortes de mathématiciens, ceux qui savent compter et les autres" Un mathématicien |
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Indispensable à tout citoyen:
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les maths d'hier font fonctionner le monde d'aujourd'hui
"Le foot, ce n'est pas des maths." |
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L'essentiel des technologies qui fonctionnent (moyens de transport, de communication, de soins, ...) ne le peuvent que grâce aux outils mathématiques utilisés par les scientifiques (voir par exemple "L'explosion des mathématiques") Donner au plus grand nombre des connaissances générales dans ces domaines permet l'indispensable régulation et contrôle démocratique sur ceux qui sont en charge de la mise en oeuvre technique et concrète de ces technologies. |
les maths d'aujourd'hui feront fonctionner celui de demain
" Les maths peuvent être définies comme la science dans laquelle on ne sait jamais de quoi l'on parle ni si ce que l'on dit est vrai." |
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La majorité des chercheurs se concentrent sur des problèmes internes aux maths, sans applications directes. Pourtant, dans l'histoire, à de nombreuses reprises, des maths « inutiles » se sont avérées par la suite indispensables au développement d'une théorie scientifique; par exemple:
L'existence d'une communauté mathématique forte, alimentée par de nouveaux membres qui ont tous d'abord été élèves, donc sensibilisés aux maths durant leurs études, est indispensable. |
les maths sont indispensables à tous 1/4: raisonner
"Vous n'avez pas raison ou tort parce que d'autres sont d'accord avec vous. |
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Dans notre société de plus en plus interconnectée mais aussi soumise aux simplifications réductrices, la maîtrise d'outils qui permettent d'appréhender la complexité, de comprendre les enjeux, d'analyser les discours, d'identifier les postulats, de prendre ses décisions en toute conscience et connaissance de cause fait partie des compétences de base de tout citoyen.
Les maths sont certainement une excellente école pour apprendre à raisonner. Ceci passe par le développement de l'esprit scientifique (se représenter le problème, abstraire son essence d'une situation particulière, modéliser, étudier les liens, ordonner, classifier, résoudre, critiquer, valider, contrôler le résultat) et par la compréhension de la construction mathématique (axiome, définition, conjecture, hypothèse, conclusion, contre-exemple, démonstration, théorème). Etre capable de convaincre avec des arguments plutôt qu'avec la force!
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les maths sont indispensables à tous 2/4: abstraire
"Les mathématiques sont un jeu que l'on exerce selon des règles simples en manipulant des symboles ou des concepts qui n'ont en soi, aucune importance particulière." |
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« L'utilité des autres sciences se mesure par leur prise sur un champ de la réalité. La biologie est la science du vivant, la physique celle de la nature inanimée, l'astronomie celle des astres, ... Les maths ne se réfèrent pas uniquement à un champ de la réalité. Elle opèrent sur des abstractions déjà constituées, elles les malaxent et les triturent pour en extraire des méthodes et des principes généraux qui en garantissent l'usage, indépendamment du domaine où on les applique. La spécificité des maths dans l'ensemble des sciences, c'est cette non-spécificité à l'égard de la réalité extérieure. C'est la nature des maths: on ne peut pas dire à quoi elles s'appliquent parce qu'elles viennent de partout et sont susceptibles de s'investir partout; elles sont constituées par des enchaînements conceptuels et logiques dont la validité est universelle » |
les maths sont indispensables à tous 3/4: être rigoureux
" L'idéologie guette la science en chaque point où défaille sa rigueur, |
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Aujourd'hui, on exige de plus en plus de réactivité, au risque parfois de perdre de vue les objectifs à long terme, voir de bâcler travail et réflexion. L'étude des maths est là pour nous rappeler qu'une certaine rigueur est de mise lorsqu'on veut vraiment maîtriser un savoir. L'abstraction du langage mathématique, expurgé de toutes autres scories, permet de s'entraîner dire exactement et uniquement ce qu'on souhaite, pour autant qu'on sache le manier avec précision et rigueur. |
les maths sont indispensables à tous 4/4: accepter la non satisfaction immédiate
"Si vous touchez aux maths, vous ne devez être ni pressés, ni cupides, fussiez-vous roi ou reine." |
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La construction mathématique peut être longue, voire laborieuse. Il faut le plus souvent du temps pour cueillir les fruits du travail et du temps investi. Notre société cultive plutôt la satisfaction immédiate, qui conduit certains jusqu'à une évidente «intolérance à la frustration». L'étude des maths va à contre-courant de ce phénomène et rappelle aux étudiants que parfois la satisfaction obtenue en ayant investi temps et énergie peut être autrement plus intense ... |
les maths nous font philosopher
"Les mathématiques sont une gymnastique de l'esprit et une préparation à la philosophie." "Sans les mathématiques, on ne pénètre point au fond de la philosophie. |
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Historiquement, les mathématiciens étaient également philosophes. Leurs travaux scientifiques étaient indissociables de leurs réflexions sur le monde et les hommes. Aujourd'hui encore, de telles questions issues des maths nous amènent à philosopher:
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pourquoi enseigner?
"Ne t'inquiète pas si tu as des difficultés en maths, je peux t'assurer que les miennes sont bien plus importantes !" "L'imagination est bien plus importante que la connaissance." |
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quelques pistes pour m'améliorer?
"Dans la perspective d'une société pacifiée et soucieuse de progrès, au point de vouloir que rien ne se perde, chacun s'adresserait à chacun en ces termes: "Nous avons tous besoin de ton génie, tu as quelque chose à montrer, tu as une intelligence du monde, une sensibilité de la vie, que tu es seul(e) à posséder. Il te faut parvenir à la communiquer. Nous ne tolérerons aucune démission, car nous voulons que rien ne soit perdu de ce qui est et mérite d'être..." |
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Je parle en « je » afin de bien indiquer que je questionne ici ma pratique personnelle et ne porte aucun jugement sur celle des autres. Montrer les différentes facettes des mathématiques Ne pas réduire l'enseignement des maths à l'apprentissage de techniques de calcul ("on verra plus tard - sous entendu au poly ! - à quoi ça sert, mais inclure dès que possible différentes facettes: histoire et culture des maths, technologies, jeux, résolution de problèmes, ... et bien sûr acquisition des connaissances et savoirs-faire de base. Mettre plus souvent l'élève au travail "actif" Le risque à vouloir développer de nombreuses pistes, montrer les différentes facettes des maths est de s'éparpiller et d'avoir sans cesse la parole; se réduisent alors les temps de travail en classe pour les élèves - seuls, à deux, en groupes - durant lesquels ils font des maths... Trouver le bon équilibre entre travail sur le sens, les représentations et l'entrainement nécessaire à la nécessaire maîtrise des savoirs Il s'agit pour le « couple » enseignant-élève de transmettre (des définitions, des savoirs-faire, des idées, des raisonnements, ...) et d'aider à construire du sens; pour ceci, il faut s'intéresser aux représentations des uns et des autres, les confronter, les faire évoluer, parfois déconstruire pour mieux reconstruire. Parallèlement, rien ne peut se faire sans une maîtrise de certains outils de base. La construction mathématique est très pyramidale et on est très pénalisé si les fondamentaux (dont la somme ne fait que grandir avec les années!) ne sont pas acquis. Comment trouver le bon équilibre entre ces deux pôles, trop souvent diabolisés chacun à leur tour lors des réformes successives de l'enseignement des maths? Donner sa juste place à l'erreur dans un contexte où les apprentissages me paraissent plus circulaires que linéaires et où les aspects psychologiques sont si importants, le statut à donner à l'erreur est fondamental. Dans un processus d'apprentissage et d'évaluation performant (non certificatif), il me paraît essentiel de ne pas la considérer comme un échec mais comme une chance de pouvoir s'arrêter pour l'analyser, comprendre ce qu'elle a à dire quand à sa (non)-compréhension, à sa pratique, actuelle pour repartir ensuite sur de nouvelles bases Varier les processus d'évaluation cette réflexion sur le statut de l'erreur devrait logiquement me conduire à varier plus les processus d 'évaluation. D'un état actuel où règnent en maîtres absolus les enseignements/apprentissages linéaires, la note comme indicateur quasi exclusif et la moyenne comme graal certificatif, peut-être pourrais-je injecter quelques doses d'évaluation formative, associer à une note (qui reste un indicateur intéressant et facile à interpréter) quelques commentaires associés à l'atteinte ou non d'objectifs préalablement clairement identifiés? Développer les liens entre disciplines l'organisation actuelle des enseignements cloisonne soigneusement les disciplines les unes par rapport aux autres; pourtant, on l'a vu, des liens avec les autres sciences et la philosophie de façon évidente, mais aussi avec les arts visuels, la musique, les langues, ... sont également possibles; ne serait-il pas possible (souhaitable?) de travailler parfois ensemble autour de projets? Utiliser les nouvelles technologies Développer l'autonomie des élèves en lui proposant des parcours d'apprentissage ou d'évaluation (exploration, entraînement, révision, évaluation, remédiation, ...); amener du son, des images, des animations, de la couleur, voici quelques uns des apports possibles des nouvelles technologies dans les enseignements/apprentissages des maths; pourquoi ne pas plus les utiliser? |